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Après un examen des six anathématismes de 553, qui se rapportent à la christologie « isochriste » des moines de la Nouvelle Laure, le fameux savant Antoine Guillaumont était parvenu à la conclusion que la doctrine condamnée par l’Église n’était autre que celle d’Évagre le Pontique. De nombreux érudits ont repris cette déclaration sans la critiquer. Bien au contraire, d’éminents hommes de l’Église ancienne ont couvert d’éloges Evagre pendant sa vie et au cours des cent cinquante années qui suivirent sa mort en janvier 399, comme le notera au VIe siècle l’évêque africain Victor de Tunnuna et qui protestera donc vivement mais en vain contre sa condamnation posthume. Faire quelques lumières sur l’origine de ce paradoxe fera l’objet de la présente étude.
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